Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Jean-Luc et Guillaume, le père et le fils parlent de leur métier et de l’histoire de la ferme avec quelque chose qui brille dans les yeux, sans doute parce qu’ils se sentent épanouis dans leur métier.

Parce qu’il ne se sentait pas l’âme d’un investisseur et qu’il souhaitait avant tout rester maître de son exploitation, c’est une gestion économe avec peu d’investissement et la recherche constante de l’autonomie qui guident les choix sur l’exploitation. Aujourd’hui, l’histoire continue avec l’installation de Guillaume sur la ferme familiale et un projet de participation à la création d’un magasin de producteurs.

Une histoire semée d’embuches

Après une première installation en 1976 dans le nord des Deux-Sèvres puis une expropriation 5 ans après, la famille se réinstalle près de Ménigoute. Les brebis n’ont pas aimé le voyage et des problèmes sanitaires obligent à laisser le troupeau au repos. Le démarrage d’un atelier de dindes de chair hors-sol sera la solution pour rebondir. En 1985, la rencontre d’André POCHON bouleverse les pratiques de gestion de l’herbe à tel point que des surplus encouragent le démarrage en 1987 d’un élevage de vaches limousines. C’est à la même époque qu’un projet de barrage menace une seconde fois l’activité mais sera ajourné 10 ans plus tard. Entre temps, le troupeau bovin s’est accru de manière progressive et naturelle jusqu’à prendre aujourd’hui la part la plus importante.

« Etre indépendant ça demande d’assumer ses choix et de faire parfois différemment »

Petit à petit des complémentarités ont donc été trouvées : les bovins et les moutons valorisent l’herbe, le compost des volailles permet d’apporter un engrais naturel et l’intégralité et l’alimentation des animaux est produite sur la ferme. Jean-Luc aime à dire qu’il a « beaucoup moins de chiffre d’affaire que la moyenne mais ce qui reste c’est l’essentiel et ce qui est important c’est de se sentir bien dans ce qu’on fait ».

Une installation, un projet et un nouvel équilibre à trouver

Bac en poche, Guillaume a de son côté poursuivi ses études et s’est réorienté vers un BTS ACSE – Analyse et Conduite de Système d’Exploitation en alternance. C’est la découverte de systèmes de production différents qui l’a finalement poussé à terminer son cursus scolaire par une spécialisation en bio. Après diverses expériences professionnelles, Guillaume mûrit son envie de s’installer sur la ferme familiale.
Avec 2 petites années de recul, Jean-Luc l’assure, « l’installation de Guillaume, c’est un atout pour partager les décisions et le travail physique ». Le plus compliqué est de trouver l’équilibre dans la répartition du travail sur la ferme. « Il faut que tout le monde trouve sa place et réussir à se mettre d’accord mais aussi laisser faire le temps et comprendre les envies de chacun ». Pour Guillaume, son expérience et les formations qu’il a pu suivre l’aident à prendre du recul, à exprimer ses choix et comprendre ses parents.
Son projet d’installation se fait sans surface et sans activité supplémentaire mais s’accompagne tout de même d’une évolution importante : la commercialisation de la viande bovine via un magasin de producteur. La vente directe, Guillaume ne se s’imaginait pas s’y investir seul. C’est donc avec un collectif de producteurs qu’il participera en tant que producteur associé à l’ouverture d’un magasin au printemps 2016. Un projet qui lui permet d’apprendre et de partager de nouvelles compétences avec ses collègues. Et quand on leur demande comment ils vont réorganiser le travail sur la ferme c’est avec confiance et en souriant qu’ils répondent « sur une ferme l’équilibre à trouver est permanent, et peut-être qu’il faudra envisager de créer un nouvel emploi ».

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