Dimitri Galbois s'installe en 2002 avec son frère qui avait repris l’exploitation familiale en 1998. Ensemble ils créent l’EARL Vaumartin: une exploitation en vache laitière qu'ils mènent dans une démarche de progrès continue.
Dans la même trajectoire que leur père, Dimitri et Guillaume sont curieux et aiment expérimenter. Leur père avait déjà largement limité l’usage des phytosanitaires, ils ont continué à diminuer progressivement les quantités. En 2009, ils adhèrent à l’association Cultivons la Bio-Diversité et décident de réintroduire du maïs sur la ferme : ils font un essai de mise en culture de maïs population « on s’était toujours dit qu’on ne réimplanterait pas de maïs si c’était pour le faire dans les mêmes conditions qu’avant, avec des traitements, de l’irrigation… ».
Une progression logique...
En 2010, 100% des surfaces en maïs sont semées en semences population sans phytosanitaires, sans irrigation et uniquement avec l’apport d’engrais organique. « Ce sont avant tout les agriculteurs que nous avons rencontré au sein de CBD qui nous ont mis en confiance et donné l’envie d’essayer le maïs population, ensuite on en a rapidement mesuré les avantages : coût beaucoup moins élevé, meilleure rusticité, et meilleure digestibilité pour les animaux ». « Ça nous a vraiment permis de sécuriser l’alimentation produit à la ferme en quantité et en qualité tout en stoppant l’usage d’engrais et pesticides chimiques. On a profité de cette progression pour, assez logiquement, passer en bio en 2012 ».
En 2014, l’exploitation est composée de 15 ha de maïs population, 8 ha de mélange céréales /protéagineux (dont de l’avoine, de l’épeautre, de la féverole) 1 ha d’expérimentation de blé poulard (dans le cadre du programme SOLIBAM), 12 ha de prairies permanentes situées en réserve naturelle sensible et 80 ha de prairies cultivées.
Vers de nouvelles expérimentations...
Mais d’autres projets sont en train de prendre forme sur l’exploitation, après avoir travaillé sur la diversité génétique au sein des cultures, les frères Galbois veulent maintenant réfléchir à la diversité du troupeau. « Notre objectif ce n’est pas de produire de la quantité mais plutôt de chercher à valoriser au mieux notre lait, à améliorer sa qualité (% de matière grasse) pour améliorer notre marge nette. L’un de nos objectifs est aussi d’améliorer la rusticité de notre troupeau. Une jersiaise dans le troupeau de Prim’holstein est déjà arrivée. C’est une vache rustique et qui a un très bon rendement. On va aussi sélectionner des races qui ont une bonne résistance au niveau des pieds car nos sols sont très abrasifs. Notre idée c’est de faire évoluer notre troupeau en multi-croisement : on va introduire 5 races différentes pour obtenir une diversité intéressante». Ce sont donc des Brunes, Montbéliardes, Rouges Suédoises et Frissonnes qui à terme devraient rejoindre le troupeau. Un nouveau tournant pour la ferme mais qui n’est pas synonyme d’inquiétudes chez ses exploitants, au contraire ! « Il ne faut pas d’idée préconçues, il faut expérimenter, observer les résultats et y aller de manière progressive »