Dans le cadre du Mois de la Transmission organisé dans la Vienne, le Réseau InPACT organisait le 8 septembre une soirée Ciné Débat à Châtellerault autour du film "Le Champs des possibles".
Une soixantaine de personne a participé à la projection "Le Champs des Possibles", le jeudi 8 septembre, au cinéma Le Loft de Châtellerault. La soirée a débuté dès 19h30 par une dégustation de produits locaux, issus des fermes du Réseau CIVAM 86 et de l'ADEAR Terre Mer.
Le Ciné Débat est une forme d'action de sensibilisation ludique et participative que le Réseau affectionne tout particulièrement. Il permet d'échanger avec un large public sur des sujets qui nous tiennent à coeur.
Dans ce documentaire, Marie-France BARRIER, la réalisatrice, interview différentes personnes qui se sont lancés le défi de devenir paysans. Partis de zéro, ces néo-paysans doivent tout apprendre dans l’idée de renouer avec la nature. Qu’ils s’installent collectivement ou non, ils se rejoignent autour de l’idée de rompre avec les pratiques industrialisées. Chacun d’eux réinvente le métier de paysan et explore le champ des possibles.
Elle montre également des paysans installés depuis plusieurs, qui ont fait le choix de remettre en cause des pratiques productivistes et industrialisées qu'ils ont apprises : des grands céréaliers, des vignerons ou des éleveurs laitiers changent de logique pour renouer avec la nature et ainsi retrouver goût à leur métier.
Elle montre que le monde paysan se réinvente et est porteur de valeurs d'avenir. Certains ont été accompagnés par des structures de notre Réseau : CIVAM, Terre de Liens. Loin de vouloir produire toujours plus, ces hommes et ces femmes illustrent parfaitement ce modèle de paysans dont nous défendons les valeurs, qui ne voient pas la terre comme un simple support de cultures, mais comme un écosystème vivant à respecter et à entretenir.
Il ne s'agit pas d'un film sur les néo-paysans. Ces citadins qui s'inventent agriculteurs sont un phénomène important, car ils constituent une relève indispensable dans un monde agricole qui ne se renouvelle pas. Mais ils ne suffiront pas à changer le paradigme si le monde agricole de souche ne se remet pas lui-même en question.
"C'est certes ultra-courageux pour des urbains de quitter leur confort pour monter leur ferme. Mais pour les agriculteurs, arrêter le labour, et dire que cette pratique qui fait partie de l'image d'Epinal depuis des millénaires met en fait la terre sens dessus dessous et tue les organismes qui y vivent, c'est une profonde remise en question". Marie-France BARRIER
Des paysans de notre Réseau sont venus témoignés de leur installation et de leur transmission. L'occasion d'inviter les participants à nous retrouver sur les divers événements organisés lors de ce Mois de la Transmission. Les CIVAM de la Vienne et l’ADEAR Terre Mer de la Vienne organisent cette année encore des évènements tout le mois de septembre sur des fermes du département pour accompagner à l'installation et à la transmission.
Pourquoi ce sujet nous tient tant à coeur dans le Réseau ?
Les chiffres du recencement nous ont été présentés en fin d'année 2021. Les premières conclusions du rapport sur l’agriculture française rendu public par le ministère sont assez éloquentes : 100 000 exploitations en moins en 10 ans, soit une ferme sur cinq de disparue. Ce rapport décennal dépeint une situation inquiétante : la surface moyenne des exploitations a progressé, la filière de l’élevage est en perdition, le vieillissement des agriculteurs est notable… En dehors des quelques bonnes nouvelles sur le bio ou le maraîchage, le tableau dressé est sombre. Il manquerait 6 000 installations par an pour assurer le renouvellement générationnel des fermes.
Un projet d’installation n’est pas un parcours linéaire. Que l’installation soit progressive ou rapide, hors cadre familial (HCF) ou familiale, que le projet soit individuel ou collectif, devenir paysan et vivre de son activité prend du temps. Cela demande en outre d’acquérir des compétences et connaissances avant, pendant, et après l’installation. Le métier d’agriculteur attire aujourd’hui de nombreuses personnes, jeunes et moins jeunes, avec des profils nouveaux.
À l’heure d’un changement massif de générations au sein de la population agricole, il faut urgemment faciliter l’accès au métier. Ces futurs paysans sont en recherche d’un accompagnement en phase avec leurs projets en termes de valeurs, de culture, de compétences et de références. Ils cherchent également des interlocuteurs en capacité de « mettre en réseau » pour apporter des réponses et du lien à toutes les étapes du parcours et au-delà. Le réseau InPACT rencontre et accompagne tous les jours ces hommes et ces femmes qui mènent à bien des projets innovants.