A l'heure où la Commission européenne s’engage dans un processus accéléré pour modifier la loi sur les OGM, le collectif Objectif zéro OGM organisait un week-end d'échanges, samedi 23 et dimanche 24 septembre 2023, à Poitiers. Avec l'objectif de lancer une nouvelle mobilisation, comme en 2012, face à cette menace de projet de réglementation européenne.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) ont refait surface d’une manière fracassante dans le débat public via les nouvelles techniques de génie génétique, ce que les industriels appellent des ”NBT” (new breeding techniques, en français “nouvelles techniques de sélection”).
Pour rappel, un organisme génétiquement modifié, c’est un organisme vivant dont l’ADN a été bricolé pour le doter de propriétés qu’il ne possédait pas. Aujourd’hui, la création d’OGM sert surtout à rendre une plante résistante à un herbicide ou à lui faire produire elle-même un insecticide.
Les nouveaux OGM, c’est quoi ?
Des OGM issus de nouvelles techniques : des techniques d’édition du génome. Ces techniques ont le même objectif : modifier le génome d’organismes, que ce soit des végétaux ou des animaux. Ces techniques, plus récentes, permettent de modifier le génome de plantes et d’animaux et donc d’obtenir des OGM, qui sont appelés “nouveaux OGM” pour les distinguer des OGM de première génération. La liste de ces nouvelles techniques est longue et variée. Certaines d’entre elles ne sont d’ailleurs plus vraiment “nouvelles”. Elle inclut notamment toutes les techniques d’édition de gènes (ou édition du génome), par exemple CRISPR/Cas9. A partir du moment où il y a modification artificielle du génome, le produit est un OGM. La présence d’un gène d’une autre espèce n’est pas un critère pour définir un OGM ou non.
Un risque important pour la biodiversité
Les produits issus des NGT n’ont rien de naturels. Ils sont issus de techniques de modification génétique qui ne se produisent pas spontanément dans la nature mais sont bien effectuées en laboratoire. Etant donné que la plupart de ces techniques sont nouvelles, il est impossible d’évaluer pleinement les potentiels effets indésirables d’autant plus qu’elles peuvent également être combinées les unes aux autres et utilisées à plusieurs reprises. La dissémination dans la nature et sans traçabilité de ces produits issus des NGT représente donc un risque important pour la biodiversité.
C'est dans ce contexte que ces deux journées de conférences, organisées par le collectif Zéro OGM, ont eu lieu dans les Salons de Blossac, à Poitiers. Des paysan.nes et militant.es de notre Réseau ont participé à cette rencontre.
Au programme :
NGT.
Objectif zéro OGM
Nouvel appel de Poitiers
Le collectif « Objectif zéro OGM » a lancé le 24 septembre 2023 un nouvel appel de Poitiers. "Nous appelons tous les responsables politiques, syndicaux, associatifs et tous les citoyens à se mobiliser". L’heure est grave pour toutes celles et ceux qui souhaitent pouvoir cultiver ou s’alimenter sans OGM. En effet, en ce moment même, la Commission européenne s’engage dans un processus accéléré pour modifier la loi sur les OGM. Leur objectif, avec la complicité de l’agro-industrie : déréglementer les OGM. Ils veulent en finir avec l’évaluation et l’étiquetage des OGM, avec la volonté d’imposer leurs plantes pesticides brevetées et génétiquement manipulées. Il y a donc urgence à se mobiliser et renforcer la résistance !