En ce 8 mars 2024, journée internationale des droits des femmes, quelques éléments pour avoir en tête les réalités du monde agricole aujourd’hui...
Saviez-vous que le mot « agricultrice » n’est entré dans le Larousse qu’en 1961 ? Une étude de terrain* portant sur les effets de l’application du second pilier de la PAC en France révèle un lien étroit entre de nouvelles formes juridiques d’exploitation et l’évolution du statut des femmes dans la profession agricole. En effet, après n’avoir longtemps été que des « épouses d’agriculteurs », celles-ci sont devenues « agricultrices » à part entière.
S’interroger sur le travail des agricultrices soulève inlassablement la question de la légitimité du travail féminin et de sa conciliation avec l’activité domestique considérée comme le pôle principal de la compétence « naturelle » des femmes. La généralisation du salariat, les transformations de la famille et les modifications en profondeur de l’activité agricole ont formé un cadre favorable à une évolution de la place des femmes en agriculture.
Les infos clés :
- La présence des femmes dans les fermes stagne depuis vingt ans, autour d’un quart des effectifs de chef·fes d’exploitation.
- Les femmes représentent 29% des chef·fes d’exploitations en 2021, contre 31% en 2010
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Environ 132 200 femmes d’exploitants n’ont pas de statut qui permette de visibiliser leur action directe ou indirecte sur l’exploitation, bien qu’elles y jouent un rôle vital, soit environ 20% de l’ensemble des femmes travaillant dans le secteur agricole (source Oxfam).
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42% des femmes paysannes ne prennent pas le congé maternité dont elles pourraient bénéficier, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur santé
- La rémunération des agricultrices est 29% inférieure à celle des agriculteurs, soit ¼ de plus que dans les autres secteurs.
- La retraite moyenne des agricultrices est de 570€ mensuel contre 840€ pour un agriculteur
Quelques faits :
- Les femmes continuent de s’installer moins que les hommes, et plus tard, alors qu’elles représentent presque la moitié des étudiant·es de l’enseignement agricole.
- Elles sont moins nombreuses à toucher la Dotation Jeune Agriculteur, principale aide à l’installation, du fait de leur installation sur des plus petites surfaces et des parcours de vie plus diversifiés. En 2010, 28% ont touché la DJA, contre 39% des hommes installés au même âge. En 2020, le constat est le même : les femmes représentent 40% des personnes installées mais seulement 23% des bénéficiaires de la DJA.
- C'est à partir du moment où la T.V.A. est imposée au monde agricole que les femmes ont été désignées pour s'occuper de l'administratif – tâche dont les agriculteurs se sont ainsi débarrassés. Elles commencent alors à se réunir pour réclamer leurs droits.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes avec une envie partagée dans le Réseau InPACT : visibiliser ces constats pour mieux y répondre. Car le renouvellement des générations agricoles ne se fera pas sans les femmes !
Ressources
Vous pouvez en retrouver quelques-uns ci-dessous :