Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Alors que se tenait à Cournon le sommet de l’élevage, nous vous donnions rendez vous le 16 octobre à Montmorillon au Cinéma Le Majestic pour une soirée ciné débat autour du film "Bienveillance paysanne" pour repenser l'élevage, en présence du réalisateur Oliver Dickinson, et en partenariat avec l' Adear Terre Mer.

Repenser l'élevage

Bienveillance paysanne Oliver Dickinson en tournage 2Les systèmes d’élevage font face à une importante remise en question et doivent évoluer en profondeur. Deuxième facteur de modification du climat après le CO₂, et responsables du quart du réchauffement mondial, les émissions globales de méthane proviennent à 40 % de l’agriculture et de l’élevage. Le GIEC préconise une forte réduction du cheptel, bovin notamment, principale source des émissions de méthane.

Mais l’élevage, au travers des sècheresses notamment, est aussi victime de ces dérèglements. Il y a donc une immense inquiétude chez les éleveurs. Les travaux de recherche et développement ont produit des connaissances étendues sur les conséquences du dérèglement climatiques sur l’élevage, l’alimentation du bétail et les leviers d’adaptation des exploitations. Les solutions proposées s’écartent des modèles de développement agricole préconisés depuis les années soixante. Elles reposent sur la robustesse conférée par l’autonomie herbagère, fourragère, protéique et alimentaire, et toutes les innovations qui la favorisent.

Pour guider cette évolution, l’agroécologie représente un cadre pertinent. Dans un environnement en pleine mutation, l’élevage paysan et le pastoralisme peuvent offrir des solutions face aux menaces causées par le changement climatique, notamment en diminuant l’ empreinte carbone, en améliorant la résistance aux variabilités du climat et en contribuant à la sécurité alimentaire. Repenser la place de l’élevage est urgent.

Un film, un débat

WhatsApp Image 2023 10 26 à 10.42.17 39c531a3 1332 444Algues vertes, gaz à effet de serre, déforestation, recul de la biodiversité, réchauffement climatique... Et tant d’autres maux imputés à l’élevage ! L’animal de ferme, notre bienfaiteur nourricier, serait-il devenu l’ennemi Numéro 1 de la vie sur Terre ?

Le documentariste Oliver Dickinson a voulu le vérifier en parcourant la France pendant 2 ans, à la rencontre d’éleveurs et d’éleveuses adeptes de pratiques vertueuses. Ils et elles ont choisi de replanter les arbres et de développer d’ingénieuses collaborations animales pour laisser une empreinte plus douce et contribuer à la sauvegarde de notre planète.

Ainsi nous partons à la rencontre de Ludovic Callun, éleveur de vaches laitières et néo-agroforestier, dans le Loir et Cher ; Benoît Biteau, éleveur de races locales et député européen, en Charente Maritime ; Caroline Chatriot, éleveuse de races à faible effectif, en Loire Atlantique ; Christophe Bitauld, arboriculteur fruitier et polyéleveur, en Ille et Vilaine ; Jeanne de Lignerolles et Jean-Michel Lecorre, pour l'écopastoralisme et la lutte anti-incendie, en Gironde ; et enfin Thomas Lesay et Chantal Alvergnas,éleveurs de brebis laitières et naturalistes, en Aveyron.

Une cinquantaine de personne était présente, pour la plupart éloignée du monde agricole. Nous avons parlé d'élevage en présence du réalisateur et de paysans de notre réseau qui sont venus témoigner. 

 

Témoignage du réalisateur

Bienveillance paysanne Oliver Dickinson en tournage 4 3 1800 480Né à Londres en 1980, Oliver Dickinson est un documentariste franco-britannique. Auteur de films d’inspiration sociale et écologique, son style cinématographique a été reconnu par de nombreux festivals dans 45 pays et récompensé par une trentaine de prix. Bienveillance paysanne est son troisième long-métrage.

"J'aborde (entièrement) le sujet de l'élevage paysan une deuxième fois, après Un lien qui nous élève (2019), car je souhaite défendre notre lien ancestral avec l'animal de ferme, la richesse inestimable de ces produits animaux de terroirs divers et variés, qui nous ont et continuent à tant nous apporter, la présence si utile de l'animal et de l'éleveur dans son environnement naturel, notamment face à la crise climatique actuelle et à venir... Une harmonie avec la nature des plus inspirantes, dont on a encore beaucoup à apprendre et qu'il ne faut pas perdre (ou détruire)."
 
"J'ai choisi mes protagonistes tout d'abord par rapport à une liste de bonnes pratiques auxquelles je souhaitais rendre hommage : le pastoralisme, la lutte anti-incendie, l'agroforesterie, la sauvegarde de races locales, les collaborations animales possibles... Il me fallait des muses, des paysan(e)s expérimentés qui ont fait leurs preuves, et qui communiquent leur savoir avec passion, autant pour moi que pour les spectateurs. Et bien sûr le cœur a eu le dernier mot. Car c'est aussi tisser des liens cette nouvelle aventure cinématographique."

Voir la bande-annonce :  https://vimeo.com/manage/videos/781305509

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